Author(s): Åengül KOCAMAN
L'Antillais Aimé Césaire s'est d'abord illustré comme poète avant de venir au théâtre et le nombre de ses pièces est plutôt limité. On a du mal à croire que la question des luttes anti-coloniales ainsi que celle des droits civiques aux Etats-Unis l'aient peu inspiré. Il faut donc penser que c'est par manque de temps qu'il s'est résolu à opter pour l'adaptation d'une pièce de Shakespeare en lieu et place de l'œuvre originale – Un été chaud – dont il avait préalablement annoncé la parution. Notre humble avis est que l'adaptation d'un chef d'œuvre est rarement un chef d'œuvre, autrement dit, se hisse rarement au niveau de l'original. Les raisons, pour Une tempête, tiennent à un certain nombre d'anachronismes dus en grande partie aux quatre siècles séparant l'adaptation de l'original shakespearien, mais aussi à des incohérences dont Césaire n'a manifestement pas jugé utile de débarrasser sa pièce. Il va sans dire que La Tempête de Shakespeare ne traite en rien de luttes anticoloniales ni de conflits de classes ou de races !
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